Comme les nomades qui se déplacent, je voyage pour collecter.
Mon atelier n'a pas de limite, pas de frontière.
J'investis la ville, ce qui me conduit à m'interroger sur des espaces un peu en marge, et aussi divers qu'ils soient :
les terrains vagues, les territoires périphériques, les centres historiques, les friches que je nomme les interstices de la civilisation.
Un projet émerge souvent lors d'une promenade.
Il faut marcher, déambuler, s'affirmer comme un piéton planétaire pour inventer, créer, produire des situations, des possibles, directement sur le support qu'est la ville.
Sur le mode de la flânerie, j'élabore une sorte de cartographie du réel teintée de poésie, d'humour parfois.
Plus précisément, j'intègre souvent un petit cochon en plastique qui m'accompagne dans mes voyages.
Le cochon fonctionne comme un signe, une idée de la femme, des autres et de moi-même. Il évoque le désir, le tabou et l'interdit.
La fragilité, la volupté, l'érotisme émanent de mon travail à travers l'utilisation de bas nylon et de dentelle de Calais.
Le bas moule la jambe qui évoque la marche, le déplacement.